[L]’idée même de classer les écrivains par langue est déjà pour moi une idée assez provinciale. Je ne suis pas un écrivain de langue française, ni francophone, je suis un écrivain.
– Dany Laferrière, entrevue accordée à Pénélope Cormier, The Postcolonialist, 10 octobre 2013
De grands bouleversements pointaient à l’horizon. C’était fin mars 1789. Les États-Généraux ayant été convoqués par le roi Louis XVI, la quarantaine d’« Immortels » de l’Académie française se réunirent en « séance extraordinaire et secrète » afin de déterminer quelle démarche adopter face à l’assemblée historique qui devait bientôt s’ouvrir. Aux yeux du secrétaire perpétuel Jean-François Marmontel (1723-1799), il y allait de leur honneur d’académiciens, car le silence gardé jusque-là avait été pris « pour une insouciance coupable, ou pour une humiliante incapacité[1] ». Convaincu du rôle que devait jouer l’institution fondée par le cardinal de Richelieu un siècle et demi auparavant, Marmontel lançait à ses confrères un défi de taille : « Dépositaires du génie, du bel-esprit, du goût, des lumières, des talents, Citoyens littéraires, nous devons à la Nation de l’éclairer, de lui tracer la route qui la conduira le plus sûrement à une régénération complète. »
Au terme d’un débat houleux, au cours duquel se manifestait par moments un fort sentiment d’impuissance – « [R]ésignons-nous à notre future obscurité », soupira l’un d’entre eux –, une résolution fut néanmoins prise : députer aux États-Généraux un représentant doté de « tous les pouvoirs nécessaires pour la restauration de la Littérature et du Goût ». La mesure fut assortie d’une déclaration préconisant le renouvellement de l’Académie, avec des pouvoirs accrus. Les dispositions de ce texte sont moins significatives, pour nous, que son présupposé majeur qui était le caractère foncièrement national de l’institution, avec les responsabilités y afférentes. En d’autres mots, la mission linguistique de l’Académie, consistant « à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences[2] », se confondait avec la destinée de la France.
Il y a quelques semaines, nous apprenions l’élection de Dany Laferrière à l’Académie française. C’est la première fois qu’un écrivain né en Haïti est admis au nombre de ceux et celles (mais surtout « ceux ») qui siègent sous la Coupole de l’Institut de France ; c’est aussi la première fois qu’un Québécois reçoit cet honneur. Face à cinq rivaux, dont l’adolescent prodige Arthur Pauly, Laferrière l’aura emporté haut la main, par 13 voix sur 23. Aussi aura-t-il réussi l’exploit dès sa première tentative, devenant ainsi, a-t-on dit par allusion badine à son tout premier roman, Comment faire l’amour à un nègre sans se fatiguer (1985), « académicien sans se fatiguer[3] ». Comme celle de sa candidature plusieurs semaines auparavant, la nouvelle a été annoncée avec éclat. Décidément, il y a du nouveau Quai de Conti. Est-ce une révolution ?
Laissant à d’autres le soin d’interpréter cet événement, je me propose ici de le situer. Tâche bien plus modeste mais qui ne va pas de soi dans la mesure où Dany Laferrière s’est toujours voulu insituable.
Parti d’Haïti en 1976 sous les menaces du régime Duvalier, il a connu les affres de l’exil politique aussi bien que l’ivresse de l’Amérique qu’il a sillonnée depuis son Québec adoptif jusqu’à Miami, où il a résidé pendant plusieurs années. La trajectoire tracée et retracée dans son « autobiographie américaine », cycle d’une douzaine de romans, enregistre, avec un humour fracassant joint à une indéfectible tendresse auxquels se mêle une lucidité parfois très dure, le cumul, voire le brouillage des identités chez celui qui se qualifie volontiers « d’écrivain américain », au sens continental du mot, et même d’écrivain japonais, comme le proclame son livre de 2008. Bien qu’Haïti, et plus précisément son enfance passée à Petit-Goâve, chez sa grand-mère Da, constitue le cœur battant de son œuvre, le refus des étiquettes a été le signe de sa liberté d’écrivain, sans cesse revendiquée[4]. Et le déplacement en a été une condition première. Même lorsqu’il tente de résoudre L’Énigme du retour (2009), il en est toujours à affirmer l’impératif du départ : « Seul le voyage sans billet de retour peut nous sauver de la famille, du sang et de l’esprit de clocher » (39). Être et écrire, activités indissociables pour Dany Laferrière, c’est bouger. Et voilà qu’il bouge une fois de plus.
À tous les points de vue, l’écrivain réunit toutes les qualités requises pour se glisser sur le fauteuil numéro deux, précédemment chauffé par Hector Bianciotti, décédé l’an dernier. Le Figaro rappelait les critères formulés par l’historien Jacques Chastenet (1893-1978) : « Il faut avoir du talent, de la notoriété et être de bonne compagnie ». Qu’en est-il de Laferrière ? Son étoile littéraire n’a pas pâli depuis ses débuts, malgré le caractère inégal de certaines œuvres, ce qui ne peut manquer de se produire quand on écrit autant. Ses livres sont publiés au Québec et en France (chez Grasset) et L’Énigme du retour (2009) a remporté le Prix Médicis. Au Québec, Laferrière est une personnalité médiatique bien connue, chroniqueur à la télévision après avoir été journaliste en Haïti ; à l’échelle de la Francophonie, c’est une présence active et incontournable de l’univers littéraire. Après la grande séduction du lectorat, c’était au tour des membres de la Compagnie de tomber sous le charme Laferrière, lors des traditionnelles visites des candidats. Fort d’un parcours impressionnant, il présentait donc, toujours selon Le Figaro, « le bon profil académique ».
Or, se faire élire à l’Académie française n’est pas comme décrocher un prix littéraire, même des plus prestigieux. Cet honneur ne représente pas forcément une reconnaissance de l’importance d’un auteur : les cas de Balzac et de Zola, recalés deux et dix-neuf fois, respectivement, ont été assez cités. En principe, intégrer une académie savante confère le droit institutionnalisé d’agir sur un champ donné (culturel, scientifique, etc.) en contribuant à en fixer les valeurs. L’Académie française se prétend gardienne de l’essence même de la langue, de sa prétendue qualité. À ce titre, elle revêt un caractère sacré que ne possède pas, disons, l’Académie Goncourt, sa rivale d’il y a un siècle. (Sans oublier que la candidature de Laferrière a été appuyée par Bernard Pivot, président de l’Académie Goncourt.) Et, à l’instar du Dieu mort de Nietzsche, son sacré est vestige dans la mesure où l’Académie française constitue une survivance hautement cérémonieuse de « la reconnaissance d’État du Grand Siècle[5] ». (Dans l’après‑1789, c’est sans doute ce qui provoque sa suppression par la Convention en 1793, suivie de son intégration à l’Institut national en tant que société savante avant d’être entièrement rétablie par Bonaparte quelques années plus tard.) Y accéder, c’est inscrire son présent dans un passé qui perdure : c’est en cela que consiste l’immortalité des quarante Immortels.
Une immortalité sans doute fragile dans le contexte actuel. Faute de révolution, n’est-ce pas toutefois qu’une crise plus générale se dessine ? Bernard Descôteaux, du quotidien montréalais Le Devoir, avançait cette hypothèse dans un éditorial lucide : « Se pourrait-il [...] qu’en choisissant Dany Laferrière, les Immortels aient voulu signaler une préoccupation nouvelle pour l’immortalité de la langue française ? » Ce n’est un secret pour personne que sa prétention à l’autorité en matière d’usage fait sourire. À force de courir sus à des moulins à vent comme la féminisation des professions, elle s’est contentée de mener des combats d’arrière-garde, s’attirant des qualificatifs, comme « rétrograde », entachés du conservatisme politique qu’elle a souvent incarné. Pour Descôteaux, l’Académie française apparaît totalement déphasée par rapport à l’ensemble du monde francophone, tant son évolution démographique que ses réalités linguistiques. Le journaliste souhaite que l’iconoclaste Laferrière bouscule les habitudes au lieu de « rentrer dans le rang ».
Certains augurent un vrai tournant. Frankétienne, certainement le plus grand auteur haïtien vivant, faisait part de sa lecture de l’événement pendant la Foire internationale du livre d’Haïti : « Si yon ekriven kou Dany Laferrière, c’est-à-dire nègre haïtien, kapab eli nan Akademi fransèz, cela prouve vreman ke enstitisyon sa a, ke te yon bwat fèmen, kounye a li ouvè[6] ». Que cette « boîte fermée » se soit ouverte de la sorte, que le château-fort du purisme linguistique soit prêt à « aksepte yo tande lòt vwa[7] », pourrait dépasser le niveau symbolique, d’après Frankétienne, si Haïti peut en tirer bénéfice sur le plan de la promotion de la culture et de l’éducation. Ce que Laferrière doit souhaiter avec ardeur.
Soulignons bien que ce n’est pas la première fois qu’une personne d’origine « étrangère » revêt l’habit vert. Jusqu’ici, cependant, ces Académiciens d’ailleurs ont eu de solides attaches dans l’Hexagone, à commencer par le grand Senghor qui avait conservé sa nationalité française bien que père fondateur du Sénégal. Cependant, à la différence d’Assia Djebar, d’Amin Maalouf et du poète bilingue Michael Edwards, élu plus tôt cette année, Laferrière n’a jamais habité en France et, fidèle à sa vocation d’écrivain nomade, il a déclaré son intention de ne pas y déménager. Il sera donc le seul académicien véritablement non-français.
C’est ce qu’il a tenu à signaler en réagissant aux résultats de l’élection, s’étant rendu à Port-au-Prince pour en attendre l’annonce : « Cette entrée à l’Académie, je l’offre à Haïti et au Québec. Ces deux pays m’ont structuré. » Outre la volonté de décentrement exprimée par la projection discursive hors France de son triomphe académique, le choix du mot « pays » se révèle parlant. Le Québec n’est pas parvenu à se créer « pays », justement ; en même temps, les politiques destinées à asseoir sa spécificité nationale ont fait de son appareil d’aménagement linguistique un sérieux concurrent, d’ailleurs nettement plus progressiste, de l’Académie française. Quant à Haïti, la « République noire » existe bien sûr en tant que pays depuis l’indépendance gagnée de haute lutte en 1804, arrachée à la France redevenue esclavagiste sous Bonaparte. Aujourd’hui, la patrie de Toussaint et Dessalines se tord sous la tutelle onusienne imposée en 2004, à l’expulsion du président Aristide.
Historiquement, les mages de la Coupole ne sauraient être accusés d’ignorer la littérature et la production intellectuelle haïtiennes. Si le diplomate et écrivain Demesvar Delorme (1842‑-1901), francophile à outrance, ami de Lamartine, n’aura jamais réussi l’entrée qu’il avait rêvée, plusieurs Haïtiens ont été couronnés depuis le début du XXe siècle, dont le dernier en date est Jean Métellus, récipiendaire du Grand Prix de la Francophonie de 2010, et qui vit en France. C’était déjà reconnaître qu’Haïti a produit de très grands écrivains de langue française, mais le geste de la récompense n’équivaut pas à celui d’accueillir un Haïtien en tant qu’égal au sein de l’institution qui l’accorde.
C’est là le grand coup de Dany Laferrière. Pourtant, comment conserver sa liberté totale d’écrivain en cours de métamorphose en académicien ? L’auteur a demandé à devenir membre de la Compagnie : c’est un vœu qu’il a dû formuler dans sa lettre de candidature, soumise à la Secrétaire perpétuelle Hélène Carrère d’Encausse. Pour ce faire, il devait se mouler dans un gabarit traditionnel sans pour autant perdre sa forme. Le scrutin passé, il lui est loisible de se prononcer sur la portée de élection. D’une infinie finesse, il se la joue fine : c’est-à-dire qu’il accepte le statut académique en faisant semblant d’en (re)définir les termes.
En plus de son refus de se fixer à Paris, il a aussi touché à la proverbiale « immortalité » conférée par l’état d’académicien. En Haïti, les auditeurs de l’émission d’Emmelie Prophète-Milcé à Radio Magik 9 ont entendu un rejet amusé du qualificatif d’« Immortel ». Le journal Le Nouvelliste a rapporté ses propos : « Si on greffe à mon nom l’immortalité, c’est peut-être pour la langue française, a-t-il précisé en ajoutant : Les membres de l’Académie française ne sont pas immortels, sinon, je n’y serais pas ici aujourd’hui ».
La feinte est habile. Le sobriquet d’« Immortels » provient de la devise : « À l’immortalité », instituée par Richelieu. Le site web de l’Académie rappelle qu’elle « se réfère à leur mission, porter la langue française. C’est celle-ci qui est immortelle ». Autant dire que le nouvel élu ne fait que répéter l’explication convenue, à ceci près qu’il y attache ce curieux « peut-être » qui sert à faire passer sa saillie pour une interprétation personnelle : l’immortalité appartiendrait « peut-être » à la langue plutôt qu’à un être humain ? ou est-ce sa pérennité même qui est (très subtilement) visée ? Puisqu’il s’agit d’une remarque orale, on aurait tort, peut-être, de trop insister sur ce point. Toujours est-il que le commentaire nous ramène au fait que Laferrière n’a jamais brandi l’étendard de la promotion du français. Pour lui, la langue, c’est un instrument ; s’il écrit en français, c’est par le simple hasard de son existence. Cet agnosticisme linguistique, il l’a professé maintes fois, y compris dans l’entretien j’ai cité en exergue. Dans la même entrevue, il nie de plus que « parce qu’on parle la même langue, on ait nécessairement des solidarités souterraines ». Voilà toute l’idéologie francophoniste qui est récusée.
Il n’y a point là matière à surprise. Après tout, Laferrière a été l’un des signataires du célèbre « Manifeste pour une “littérature-monde” en français », lequel « signe l’acte de décès de la francophonie », décrite comme la « lumière d’une étoile morte », lueur pâlissante d’une réminiscence coloniale caractérisée par la logique du centre et de ses marges périphériques[8]. Et dont l’Académie française apparaît comme l’un des ressorts.[9] En témoigne sa brochette de prix : d’un côté, son Grand prix de littérature et son Grand prix du roman, si peu (c’est-à-dire pratiquement jamais) attribué aux écrivains de la « Francophonie » ex-coloniale, avec, de l’autre côté, son Grand prix de la Francophonie, destiné à « couronner l’œuvre d’une personne physique francophone qui, dans son pays ou à l’échelle internationale, aura contribué de façon éminente au maintien et à l’illustration de la langue française ». L’étonnant, c’est donc que Laferrière puisse souscrire à une telle division de travail.
Peut-être faudrait-il revenir à la promesse d’immortalité, si peu que l’écrivain dise y tenir. Car la mort est un thème prépondérant dans son œuvre, à travers toutes ces œuvres. Le moment déclencheur de son écriture ne fut-il pas l’assassinat de son ami Gasner Raymond par les Tontons Macoutes ? En fuyant Haïti, Laferrière lui-même a échappé de peu au même sort. Plus tard, c’est le décès de son père, autre réfugié politique, qui le hantera. Suite au séisme de janvier 2010, Tout bouge autour de moi (2010) livrera un poignant témoignage d’un cataclysme qui a enlevé la vie à un nombre incalculable d’Haïtiens.
« Dans tout effort il y a naturellement une ignorance de la mort », prétendait Jacques Roumain (ou plutôt, le narrateur des Fantoches [1931]). Chez Laferrière, on croirait tout au contraire qu’une surconscience de la mortalité pousse sa plume toujours plus avant – comme si cesser d’écrire, c’était déjà mourir.
Quelques pages de L’Art presque perdu de ne rien faire (2011) sont consacrées à ce thème. « En faisant de quelqu’un un immortel, on le rend plus mort que jamais » en ce sens qu’il « vivrait davantage dans les médias que dans le cœur des gens ». La gloire littéraire que l’on pouvait espérer dans l’Antiquité, quand « [l]‘œuvre, seule, pouvait rendre son auteur immortel », a été supplantée par la consécration médiatique qui consiste à « créer l’événement au lieu de se contenter de le diffuser ».
Que dire alors de l’évènement médiatisé qu’est l’élection de Dany Laferrière à l’Académie française ? Remplacera-t-elle l’œuvre de l’écrivain ? Est-ce l’auteur qui avait besoin de l’institution, ou est-ce celle-ci qui avait besoin de celui-ci – si dédaigneux des schémas vieillis relatifs au français – pour garantir l’immortalité de la langue à l’ère de l’éclatement d’une francophonie franco-centrée ?
Toute tentative de réponse à ces questions doit tenir compte des conceptions relatives de la mort. Dans J‘écris comme je vis (2000), recueil d’entretiens avec Bernard Magnier, Laferrière explique la spécificité de « la mort haïtienne », caractérisée par une « absence de disparition » ou une « possibilité de vivre dans un autre espace-temps » ; même après le départ au « pays sans chapeau » ou le royaume des morts, les vivants continuent à évoquer le trépassé comme si la vie de ce dernier ne s’était jamais arrêtée. Cette immortalité-là, qui ne relève nullement de la langue française et encore moins de son Académie, l’écrivain y a droit en vertu de sa qualité d’Haïtien. Dans une perspective haïtienne, ces choses-là comptent pour beaucoup, vu l’extrême précarité à laquelle une bonne partie de la population est confrontée au jour le jour, situation qui se traduit par une espérance de vie nettement inférieure à celle des pays environnants.
Dany Laferrière n’a jamais perdu de vue ces réalités : le narrateur autofictionnel de Pays sans chapeau (1996) entend parler d’un village haïtien étudié par des scientifiques américains parce que ses habitants continuent à vivre après avoir été privés de nourriture. Triste immortalité.
En Haïti, de même qu’au Québec, le triomphe de l’écrivain a été vivement salué. Le Président Michel Martelly a étalé quelques poncifs de bon ton en souhaitant que l’œuvre de Laferrière demeure « éternelle dans la mémoire et le vécu de tous les Haïtiens ». L’enthousiasme d’Emmelie Prophète-Milcé devant son micro était autrement palpable : « Il y a longtemps que quelque chose d’aussi beau n’est arrivé en Haïti », sourit-elle. À l’approche du troisième anniversaire du goudougoudou, ce n’est pas rien. Pour Gary Victor, l’une des voix les plus originales de la littérature haïtienne contemporaine, « c’est un exemple pour prouver à nos jeunes, ici, en Haïti, que le travail, la volonté, l’intelligence payent », exprimait-il dans une chronique parue dans Le Nouvelliste.
Au milieu d’une explosion de fierté, quelques-uns s’interrogent. « Faut-il partir pour réussir pleinement ? », se demande Frantz Duval dans le même quotidien. Sur le fil de commentaires, plusieurs lecteurs abondent dans le même sens : « Partir c’est réussir… à partir », dit l’un d’eux.
À moins que ce ne soit pour mieux revenir – peut-être.
Footnotes
- Cette citation et celles qui suivent sont tirées du compte-rendu de la Séance extraordinaire et secrète de l’Académie françoise, tenue le 30 mars 1789, à l’occasion des états généraux. (gallica.bnf.fr)
- « Statuts et règlements de l’Académie françoise », 22 février 1635. (http://www.academie-francaise.fr/sites/academie-francaise.fr/files/statuts_af.pdf)
- « L’histoire retiendra que le petit-fils de Da est entré à l’Académie sans se fatiguer ». Petit-Frère, Dieulermesson, « Dany Laferrière a tourné la page », Le Nouvelliste, 12 décembre 2013. (http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/125129/Dany-Laferriere-tourne-la-page.html)
- « J’ai besoin de cette liberté parce que, fondamentalement, je ne suis ni haïtien, ni québécois, ni quelqu’un de Miami, ni même le mari de ma femme ou le père de mes enfants, ni même le fils de Marie, ma mère ; je suis moi, cet individu qui est là, qui fait face à sa vie et qui fera face à sa mort seul. » « Chronique de la dérive douce, entrevue réalisée avec Dany Laferrière, par Ghila Sroka », août 1994. (http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/laferriere_derive.html)
- Ducas, Sylvie, « Prix littéraires en France : consécration ou désacralisation de l’auteur ? », COnTEXTES 7 (2010). (http://contextes.revues.org/4656?lang=en)
- « Si un écrivain comme Dany Laferrière, c’est-à-dire nègre haïtien, peut arriver à se faire élire à l’Académie française, cela prouve vraiment que cette institution, qui était une boîte fermée, est désormais ouverte. » Témoignage disponible sur la chaîne YouTube de TéléKiskeya (http://www.youtube.com/watch?v=z90pnAijbp8).
- « […] accepter d’entendre d’autres voix […] »
- http://www.lemonde.fr/livres/article/2007/03/15/des-ecrivains-plaident-pour-un-roman-en-francais-ouvert-sur-le-monde_883572_3260.html
- Amin Maalouf, élu en 2011, avait signé ce texte.